La nature nous permet de reproduire à l’identique et autant de fois que l’on veut une plante car, contrairement à nous, les plantes peuvent recréer des organes vitaux comme sont les racines !

La multiplication végétative est alors un moyen efficace pour coloniser rapidement un milieu favorable. C’est un phénomène naturel principalement chez les plantes vivaces herbacées et ligneuses.
Il s’agit d’une reproduction asexuée : un fragment de végétal donne une nouvelle plante, sans l’intervention d’une autre plante du sexe opposé, ni fécondation, ni pollen (contrairement au semis).
Elle permet d’obtenir plusieurs descendants à partir d’un seul et même individu.
Ces descendants sont parfaitement identiques à la plante mère : ils sont donc un clone.

Nous allons aborder ici 3 techniques différentes : le marcottage, la division et le bouturage.

Le marcottage :
Le marcottage consiste à produire des racines sur un rameau sans le détacher du pied mère qui continue à le nourrir jusqu’à ce qu’il soit capable de le faire seul.
Dans le cas basique, la plante émet des tiges souples, qui s’enracinent à l’endroit où elles touchent le sol, formant un nouveau pied.
Exemple : chèvrefeuille, ronce, jasmin d’hiver, certains romarins.
Le rameau à multiplier va disposer d’un certain temps d’adaptation avant d’être détaché du pied mère.
Le plus souvent l’hiver suivant la marcotte est sevré et repiqué.

La méthode la plus simple : par couchage
Le couchage consiste à courber une tige jeune et vigoureuse de l’année dans un lieu où elle peut s’enraciner. Au départ, il faut enlever les feuilles de la végétation, puis faire une scarification à l’aide d’un couteau toujours au-dessous du rameau et au niveau d’un œil pour stimuler le processus d’enracinement. Ensuite, le rameau est positionné dans la terre en l’enterrant de quelques centimètres. Des nouvelles racines vont arriver au bout de quelques semaines.

La division :
C’est une technique qui consiste à séparer une souche en plusieurs fragments qui donneront autant de nouvelles plantes identiques à la plante mère. Cette méthode est assez facile à réussir car les parties récupérées possèdent déjà leur propre système racinaire.

à savoir : 
On ne divise que les plantes solidement établies et toujours avant ou après la période de végétation. Le mois d’octobre convient bien car la végétation ralentie et les nouveaux plants commencent à s’enraciner avant les grands froids.
Cette technique permet d’éviter l’expansion de certaines plantes qui peuvent être envahissantes mais aussi d’éviter qu’elles se dégarnissent au bout d’un certain temps.

Quelles plantes peut-on diviser ?
La division peut se pratiquer sur tous les végétaux pérennes qui produisent des rejets (bourgeons) à partir de leurs organes souterrains ou aériens. Cela concerne certes les plantes herbacées vivaces ou les bulbes, mais également les arbustes, les graminées ou les légumes perpétuels.

Il existe différentes formes de division :

– La division de touffe, la méthode la plus simple à mettre en place
– Soulevez délicatement la souche avec une bêche.
– Découpez-la à la main, à la bêche ou au sécateur en ayant pour chaque nouvelle plante des racines, un bourgeon et une touffe de feuilles.
– Retailler la partie aérienne et rafraichir les racines
– Replantez-les directement en terre dans sol meuble, aéré et riche en compost

Exemple : la consoude, l’achillée, menthe, mélisse, estragon…

 

– La division de bulbes :
à réaliser pendant la dormance de la plante (début été jusqu’à l’automne),
– Glissez une fourche-bêche à l’emplacement délimité et récoltez une partie des bulbes. On découvre souvent un amas de bulbilles autour des bulbes les plus gros
– Placez-les dans une cagette pour les séparer avec les doigts
– Plantez-le à un nouvel emplacement par petits groupes en les enfonçant de deux fois leur hauteur

Exemple : allium, crocus, tulipe, perce neige, narcisse…

 

– Division par drageon : on récupère un drageon (une nouvelle pousse éloignée du pied mère et issue de racines)
– Procédez à partir de d’octobre quand la végétation ralentit
– Enfoncez une fourche-bêche près du drageon et soulevez-le jusqu’à extraire suffisamment de racines (20-30 cm) pour pouvoir le couper. Séparez le drageon du pied mère au sécateur, puis mettez-le en place
Exemple : framboisier, certains rosiers, aster…

 

Le bouturage :

C’est une méthode qui consiste à créer une plante entière, à partir d’un fragment de plante prélevé sur la plante mère. Un fragment de tige, de feuille ou de racine s’enracinera dans le nouveau substrat.

Il existe différents types de bouture :
– Bouturage herbacée : qui provient des jeunes pousses tendres émises au printemps
– Bouturage semi ligneuse ou semi aoutée : qui est réalisée de juillet à septembre quand les rameaux commencent à se rigidifier
– Bouturage ligneuse ou aoutée : qui se fait en automne et en hiver quand les tiges ont complètement durci et que le bois est sec

Voilà les différents pas à suivre pour réaliser une bouture « simple » :
– Préparation du substrat :
Remplissez de terre un pot de 15 cm de profondeur au minimum
La règle à suivre : substrat bien drainé = mélange égal de terre + terreau + sable (voire vermiculite).

Préparation de la bouture :
Coupez des rameaux de l’année (aoutés ou semi-aoutés) ayant fleuri. La tige doit être droite, vigoureuse, sans maladie, de 10 à 15 cm de longueur
Coupez en biseau à 5 mm sous la feuille la plus basse. On peut aussi faire une entaille verticale en partant de la base
Taillez l’extrémité trop tendre, en biseau au-dessus d’une feuille (et supprimez les fleurs s’il y en a). Prenez soin de ne pas couper un bourgeon
Enlevez délicatement les épines et toutes les feuilles pour limiter l’évaporation qui affaiblirait la plante, exceptées les deux feuilles voire la dernière feuille du haut.
Faites un trou au préalable dans le pot à l’aide d’un crayon et plongez la bouture dans le trou
Enfoncez le rameau au deux-tiers de sa hauteur (enfoncez au moins deux yeux)
Tassez légèrement la terre et arrosez, ni trop ni trop peu (on peut utiliser un pulvérisateur)

– Conservation et suivi :

Conservez à l’abri tout l’hiver dans un endroit chaud et humide pour favoriser l’enracinement (sous cloche, châssis, abris ou bouteille en plastique). La température ne doit pas descendre en dessous de 5 °C. Maintenez toujours humide.
L’enracinement doit se faire au bout de 3 mois environ.
Vous pourrez transplanter vos boutures d’ici un an à l’automne prochain.

 

les étapes en photos :

Voilà trois techniques différentes qui vont vous permettre de reproduire certaines de vos plantes ou celles de vos voisin·es qui vous aimez bien !

Article écrit par Bérengère Roche, formatrice et jardinière au sein de Terre et Humanisme

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