L’art de combiner jardinage et élevage : maximisez votre potager avec des poules

Pourquoi ne pas réfléchir en cette fin d’année à l’aménagement et à l’accueil d’un petit élevage en plus de votre potager ? Nous recommandons vivement cette initiative pour de nombreuses raisons :

  • La production d’œufs : en général, une poule dans ses premières années peut pondre un œuf par jour.
  • Le recyclage des DCT (déchets de cuisine et de table) : les poules sont un excellent moyen de recycler et réduire vos déchets organiques. Omnivores et dotées d’un très bon appétit, elles consomment volontiers les restes.
  • Le recyclage des fientes : les poules produisent des excréments dans leur poulailler. L’idée pour le jardinier est de récupérer la litière (paillage de paille, chanvre ou broyat de bois) pour l’incorporer au compost. Cela enrichit considérablement le compost et constitue un trésor pour le jardin.
  • La chair : selon votre sensibilité, vous pouvez également envisager la production de viande.

La nourriture

À Terre et Humanisme, nous pratiquons une gestion raisonnée et écologique de nos poules. Nous leur permettons au maximum de se débrouiller par elles-mêmes, c’est-à-dire de chercher leur nourriture en plein champ : vers de terre, chenilles, herbes fraîches, baies….

Pour y parvenir, nous avons créé un parc divisé en trois parcelles. L’idée est, durant la belle saison (de mars à octobre), d’ouvrir une parcelle pendant que les deux autres restent fermées. Cela permet la croissance des végétaux que nous avons préalablement semés, tels que :

  • Des vivaces comme la luzerne et le ray-grass.
  • Des engrais verts diversifiés en automne (pois, seigle, moutarde…) pour une production au printemps.

Une fois qu’elles ont terminé d’exploiter une parcelle, celle-ci est fermée et régénère pendant qu’une autre est ouverte, et ainsi de suite. En complément, nous donnons des grains bio pour compenser les carences potentielles. En effet, pour un élevage 100 % prairie, il faudrait de vastes espaces — prairies ou forêts — ce que nous n’avons pas au centre agroécologique Terre et Humanisme du mas de Beaulieu.

L’eau est également primordiale : elle doit toujours être propre et fraîche pour éviter les maladies.

Ravageurs et maladies

Attention aux prédateurs potentiels des poules : fouines, rapaces et renards peuvent rapidement vider un poulailler. Pour les protéger, nous avons organisé différentes zones inspirées de la permaculture :

  • Zone 1 : le pondoir
  • Zone 2 : le poulailler, fermé de tous côtés (type volière).
  • Zone 3 : la zone prairie, où le danger est le plus grand.

Les zones 1 et 2 constituent des espaces de repli et de protection complètement à l’abri des ravageurs. Le grillage y est enterré à 30 cm dans le sol et recouvert au niveau du toit. Ces zones sont équipées d’une porte automatique qui s’ouvre le matin et se ferme le soir, permettant aux poules de rentrer seules dans le poulailler.

Soyez vigilant également avec les poux. Essayez autant que possible de maintenir le poulailler propre et sec : nettoyez régulièrement le poulailler, changez la litière et nettoyer les perchoirs pour limiter les infestations. Offrez également des bains de poussière : mettez à disposition un bac rempli de sable, de terre de diatomée et de cendres pour que les poules puissent s’y rouler et éliminer les parasites naturellement. Parfois, après avoir nettoyé le poulailler, utilisez de la terre de diatomée pour l’assainir.

  Auteur : Frédéric Fortin. Animateur et formateur en agroécologie chez Terre & Humanisme

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