L’azote (N) fait partie intégrante des protéines, enzymes et entités chlorophylliennes des plantes et est donc un élément indispensable à leur croissance. L’azote est naturellement très présent dans l’air (78% de l’air atmosphérique) sous forme de diazote (N2) mais est également présent dans les écosystèmes sous formes organiques diverses et sous d’autres formes minérales.

Les principales formes d’azotes dans le monde agricole :

Les plantes sont capables d’assimiler et d’utiliser certaines formes minérales d’azote, notamment le nitrate et les formes ammoniacales. Si l’azote est sous la bonne forme, et que la plante peut y accéder via ses racines par l’intermédiaire de la “solution du sol”, alors l’azote est dit biodisponible.

Exemple du concept de biodisponibilité. 

*Qu’est ce que la biodisponibilité exactement ?

Connaître les concentrations en différents éléments nutritifs dans un sol ne suffit pas pour savoir si cela peut bénéficier aux plantes en place. En effet, différents facteurs entrent en compte : au-delà d’avoir une grande quantité de nutriments, il faut que ces derniers soient sous des formes absorbables d’une part et utilisables d’autre part par la plante. 

 

Des réactions chimiques sont nécessaires en amont pour obtenir des formes d’azote assimilables par les plantes. Les principaux processus impliqués dans ces transformations sont :

  • La minéralisation, qui correspond à une cascade d’étapes de transformations réalisées successivement par différents cortèges de microorganismes du sol.
  • La fixation par symbiose entre certaines bactéries fixatrices d’azote et les racines de plantes légumineuses.

La Lifofer pourrait avoir un effet positif sur ces deux processus, qui sont davantage explicités dans la fiche suivante (Fiche-cycle-de-lazote-fev-2018.pdf (agro-transfert-rt.org)) dont on tire ce schéma : 

Complet à retrouver ici : Fiche-cycle-de-lazote-1.pdf – Google Drive

 

Cependant, depuis le mouvement d’intensification de l’agriculture dans les années 1960, le modèle agricole dominant ne se base plus sur ces processus. Les engrais azotés de synthèse sont désormais la source principale d’azote dans les agroécosystèmes ce qui présente de nombreux problèmes : pollutions des eaux, émissions de gaz à effet de serre et dégradation des sols. Cela pour deux grandes raisons : une gestion intensive et mal raisonnée de ces engrais, et surtout l’énorme coût énergétique de leur synthèse industrielle.

 

Pourtant la minéralisation de la matière organique par les microorganismes du sol est une source d’azote non négligeable. Pour donner un ordre d’idée : en prenant l’exemple d’un sol de 30cm de profondeur, avec les propriétés suivantes : 20% de cailloux, densité apparente de 1.4, taux de matière organique de 3% et environ 100 tonnes de matière organique alors on aurait, en sachant qu’on trouve environ 5% d’azote dans la matière organique dont 2% minéralisé par an ; environ 100 kg d’azote/an/ha ce qui représente 300kg d’ammonitrate/ha/an.

En favorisant à la fois l’abondance et la diversité des microorganismes, la Lifofer semble permettre de retrouver de bons équilibres. Elle vise à améliorer l’environnement des microorganismes, stimuler leur activité et leur prolifération. 

En effet, les expérimentations des dernières années ont déjà permis d’observer plusieurs effets de la Lifofer sur ce cycle de l’azote : 

  • Amélioration de l’activité microbiologique et donc des étapes de dégradation et de minéralisation. (Point 3 sur le schéma).
  • Augmentation des taux d’azote dans les sols et les plantes. (Points 2 et 3 sur le schéma).
  • Augmentation significative de la proportion sous forme biodisponible* de cet azote. (Points 3 et 4 sur le schéma).
  • Modification du rapport C/N variable : si la Lifofer est appliquée dans de bonnes conditions (matière organique en quantité suffisante) alors elle permet de stabiliser ce rapport et d’atteindre de bons équilibres entre les cycles du carbone et de l’azote du sol.
  • Limitation des pertes par amélioration de la structure du sol permettant une meilleure rétention des éléments nutritifs (et de l’eau). (Point 6 sur le schéma)
  • On soupçonne aussi une réduction de la volatilisation de l’azote (Point 7 sur le schéma). 

Aujourd’hui, Terre & Humanisme continue d’expérimenter la Lifofer et d’échanger avec de nombreux partenaires pour en savoir davantage sur le rôle de cette préparation dans chaque composante du cycle de l’azote.

La Lifofer pourrait donc faire partie des solutions alternatives pour répondre aux enjeux autour du cycle de l’azote dans l’agriculture aujourd’hui, même si de nombreux paramètres restent à considérer (faisabilité à grande échelle, efficacité selon les types de sols et de modèles agricoles, quantification de ses effets etc…).

 

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