Chez Terre et Humanisme on aime beaucoup boire des tisanes avec des plantes qui viennent directement de nos jardins ! Pour cela, il faut prendre un temps pour aller les récolter et les faire sécher. Actuellement, c’est la période propice pour les récolter et les faire sécher !

La récolte :
La récolte se fait par temps sec et ensoleillé, de préférence dans la matinée.
Il est important de tenir compte du moment propice pour optimiser la concentration en principes actifs qui sera différente selon les parties récoltées : au moment du repos végétatif, en automne, on va récolter les racines et les parties souterraines ; au printemps et en été, on va récolter les feuilles et les fleurs.
Prélevez des parties saines et sans lésions avec un outil propre et affuté comme un sécateur, un couteau, une serpe…
Après une coupe de printemps, une repousse et une deuxième coupe sont souvent possibles, comme par exemple pour la menthe, la mélisse, la marjolaine…
Il est important de laisser sous la coupe deux étages de nœuds, ce qui va permettre une repousse.

Le séchage :
Il est important de réduire autant que possible le temps qui sépare la cueillette du séchage, c’est l’une des clefs de la réussite et de la qualité.
Une plante est majoritairement constituée d’eau (entre 65 et 85 % en moyenne).
Le but du séchage est de stabiliser les principes actifs grâce à la déshydratation, car celui-ci stoppe les dégradations enzymatiques qui débutent dès que la plante est coupée : le séchage doit donc se faire rapidement. Idéalement il faudrait que le séchage soit fait en 5 jours car plus la plante sèche vite, plus elle va concentrer ses principes actifs.
A la fin du séchage, les feuilles doivent devenir friables, la plante doit se briser et ne plus donner de sensation d’humidité.
Le lieu idéal est à l’ombre dans endroit ventilé et aéré, sain, hors de la poussière et des rayons du soleil ; sa température idéale se situe autour de 30°C.
Le séchage peut se faire, soit en bouquet suspendu la tête en bas (pour les plantes arbustives ou semi arbustives, comme la lavande, le thym ou le laurier par exemple se sèchent traditionnellement de cette façon), soit en fines couches sur des claies (cadre en bois sur lequel on tend et on fixe une toile, un voile ou un filet. Il est aussi possible de les superposer comme les rayons d’une étagère tout en laissant au minimum 15 cm entre chacun) ou à l’aide d’un déshydratateur ou d’un séchoir solaire.

Comptez environ 1m2 de surface de séchage pour 1 à 2 kg de plantes fraiches récoltés.
Les écorces ou les racines doivent être lavées puis coupées en petits dés ou en tranches fines.
Il faut les casser en fin de séchage pour s’assurer qu’elles sont bien « sèches à cœur ».
Penser à les retourner régulièrement pour avoir un séchage homogène et pour vérifier l’humidité.

Le stockage :
Une fois bien sèches, les plantes doivent être protégées. Cela permet de garder leurs propriétés, leurs parfums et leurs couleurs dans le temps.
Les plantes séchées peuvent être stockées dans des sacs en papier, des cartons, des récipients alimentaires, des bocaux en verre teintés bien hermétiques… Tous ces contenants doivent être bien fermés, à l’abri de l’air, de la lumière et de l’humidité.
Pensez à bien étiqueter chaque pot avec le nom de la plante et l’année de récolte ! Les fleurs se conservent 1 an, les feuilles et sommités fleuries 18 mois et les racines et écorces de 2 à 3 ans.
Surveillez de temps en temps, certaines plantes sont sensibles à la mite alimentaire, lesquelles peuvent réduire en poussière une récolte en quelques semaines seulement.

Autrice : Bérengère Roche, Animatrice et formatrice en agroécologie

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