Aménager son jardin pour mieux accueillir la biodiversité

14 Oct 2025 | 1 commentaire

Plus un écosystème est riche en diversité animale et végétale, plus il tend vers un équilibre naturel.

Au menu de cet article :

🔹Le constat
🔹Les aménagements hospitaliers, appelés aussi infrastructures agroécologiques
🔹Les corridors écologiques
🔹Observer et mieux connaître la biodiversité chez soi

🔹Aller plus loin avec son territoire & Ressources

Accueillir la biodiversité au jardin est un vaste sujet. Ici on s’intéresse à la biodiversité sauvage et aux aménagements hospitaliers, dans une vision agroécologique. En agroécologie, on considère le jardin comme un espace où tous les éléments vivants interagissent ensemble. Le jardinier peut se voir alors comme un chef d’orchestre qui favorise le bon équilibre de cet écosystème cultivé. Maîtriser les bonnes pratiques agroécologiques, comme les couverts végétaux, est un préalable avant de proposer des aménagements vraiment accueillants.

Choisir qui l’on invite, c’est possible, c’est ce qu’on appelle la “biodiversité fonctionnelle”. On fait en sorte d’attirer des espèces en particulier, comme la mésange charbonnière via des nichoirs spécifiques à cette espèce. C’est considérer qu’une partie du vivant est utile (ver de terre, coccinelle, mésange…) et qu’une autre est inutile. S’il l’on pousse le trait, il y aurait donc la “bonne” et la “mauvaise” biodiversité. Ce n’est pas la vision que nous défendons, même si c’est un bon début ! En agroécologie, on cherche à attirer un cortège d’espèces en augmentant les potentiels du jardin. Bien souvent, on est surpris de la réponse du milieu après la mise en place d’un nouvel aménagement au jardin ! Créer un aménagement n’est pas un fin en soi. Il est important d’observer puis d’ajuster le nouveau biotope créé, c’est un dialogue permanent.

Un jardin résilient suppose de faire alliance avec le vivant, et non de lutter contre lui.

Faunes dans les jardins pédagogiques de Terre & Humanisme

 

🔹Le constat
La biodiversité sauvage s’effondre à un rythme effréné, mettant en péril les fonctions essentielles qu’elle rend à nos écosystèmes cultivés, comme la pollinisation, la régulation des ravageurs ou la fertilité de nos sols… Nos jardins nourriciers sont interdépendants de la présence de multiples espèces non domestiquées pour leurs bonnes santés.
Cet effondrement, qui n’a cessé de s’accélérer pour l’instant, rend nos sociétés de plus en plus vulnérables. Sur terre toutes les espèces sont interdépendantes les unes des autres, les humains compris.L’une des causes de cet effondrement est la détérioration ou la destruction d’habitats. Faire de son jardin un écosystème riche de biodiversité, c’est avant tout le complexifier, à l’inverse des paysages homogènes et simplifiés des plaines de la Beauce qui sont des zones inhospitalières pour le vivant. Ces paysages ont été remodelés par la spécialisation agricole et les remembrements successifs, pour laisser place nette aux machines : arasement des talus, arrachages des arbres isolés et des haies, destruction des zones humides, comblage des chemins creux etc.

Dans la nature les habitats naturels mettent du temps à se créer, voici ci-dessous quelques idées simples à réaliser au jardin.

🔹Les aménagements hospitaliers, appelés aussi infrastructures agroécologiques
🏠 Voici quelques pistes pour préserver ou augmenter la biodiversité au jardin. Ces photos ont été prises il y a quelques jours dans nos jardins pédagogiques.

 

Penser aux gîtes c’est un bon début, votre jardin doit également fournir une alimentation diversifiée, et toute la l’année, pour la faune sauvage.
🍽️ Pollen, nectar, fruits et graines sauvages, bois morts et matières organiques en décomposition procureront des ressources alimentaires diversifiées en toute saison.

🔹Les corridors écologiques
Selon l’Office Français de la Biodiversité (OFB), les corridors écologiques assurent des connexions entre des réservoirs de biodiversité, offrant aux espèces des conditions favorables à leur déplacement et à l’accomplissement de leur cycle de vie. Aujourd’hui, la fragmentation des habitats constitue un obstacle pour faire “revenir” la biodiversité dans son jardin ou sur sa ferme. Insectes, oiseaux, lézards… ne trouvent plus les corridors écologiques leur permettant de circuler.
En ville ou à la campagne, il est donc essentiel de connecter entre eux ses aménagements en faveur de la biodiversité, mais aussi avec son territoire.

Faunes dans les jardins pédagogiques de Terre & Humanisme

 

🔹Observer et mieux connaître la biodiversité chez soi
Pour vous accompagner dans vos observations je vous conseille 2 applications naturalistes disponibles sur smartphone, qui contribuent à une meilleure connaissance de la biodiversité (science participative) :

Personnellement j’utilise quasiment quotidiennement INaturalist, et j’apprends énormément de choses jour après jour!
📸 Rendez-vous sur notre page INaturalist pour découvrir la biodiversité faunistique de nos jardins pédagogiques (358 espèces pour le moment, dont des espèces rares !) : https://www.inaturalist.org/projects/jardins-pedagogiques-de-terre-humanisme-tiers-lieu-nourricier 

 

🔹Aller plus loin avec son territoire

  • Installer une aire éducative pour la biodiversité
    Une aire éducative est un petit territoire naturel géré de manière participative par les élèves d’une école, d’un collège ou d’un lycée.
  • Initier un Atlas de la Biodiversité Communal.
    Un Atlas de la biodiversité communale (ABC) est une démarche qui permet à une commune, ou une « structure intercommunale », de connaître, de préserver et de valoriser son patrimoine naturel. Chaque année, l’Office français de la biodiversité soutient de nombreux projets d’ABC.
  • Engager son territoire pour la nature
    L’initiative « Territoires engagés pour la nature » vise à faire émerger, reconnaître et valoriser des plans d’actions en faveur de la biodiversité portés par des collectivités locales. Cet échelon est déterminant pour répondre aux enjeux et aux spécificités de chaque territoire.

 

🔹Ressources :

 

  Rédacteur : Arnaud Vens. Animateur & Formateur en agroécologie.

 

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1 Commentaire

  1. BOURDIL

    Cher Arnaud, encore bravo pour cet article et tous les autres. Je reste, je crois, toujours fidèle à ce que j’ai appris avec toi et toute l’équipe pour accompagner la transformation de la prairie acquise et que j’ai planté de 340 arbres ou arbustes. J’ai installé un petit étang, je récupère l’eau de pluie et je paille tous mes arbres pour le soleil d’été et le froid de l’hiver… Mon rêve, te voir venir me visiter et me faire tes commentaires et autres recommandations pour réussir de projet dont j’ai tant rêvé ! mais bon, je te sais très pris mais l’invitation est lancée…. a toi de voir. Je suis au croisement du Lot du Cantal et de l’Aveyron, à Montredon 46270….. bien amicalement. Patrick

    Réponse

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