
Photo 1 : Le jardin des plantes médicinales au Mas de Beaulieu
La période du mois de juin est un des moments propices pour faire des récoltes de plantes pour vos futures consommations.
Récolter et sécher des plantes cultivées par vos soins permet à la fois de faire des économies, mais cela va surtout vous amener à découvrir et acquérir de nouvelles connaissances autour de la plante elle-même, ainsi qu’une autre façon de prendre soin de sa santé.
La récolte
La récolte se fait plutôt par temps sec et ensoleillé, de préférence dans la matinée quand la rosée s’est évaporée, c’est à ce moment que les principes actifs sont les plus importants. Pour certaines aromatiques de garrigue, c’est même en plein midi qu’elles vont dégager le plus d’arômes.
Attention de prélever des parties saines et sans lésions avec des outils propres et affutés : couteaux, ciseaux, sécateurs ou même à la main quand il s’agit des fleurs.
Il est important de tenir compte du moment propice pour optimiser la concentration en principes actifs, qui sera différente selon les parties récoltées : au moment du repos végétatif, en automne, on récoltera les racines et les parties souterraines ; au printemps et en été, on récoltera les feuilles et les fleurs.
Après une coupe de printemps, une repousse et une deuxième coupe sont souvent possibles, comme par exemple pour la menthe, la mélisse, la marjolaine…
Vous pouvez laisser sous la coupe deux étages de nœuds, ce qui va permettre une repousse.
Le séchage
Il est important de réduire autant que possible le temps qui sépare la cueillette du séchage, c’est l’une des clefs de la réussite et de la qualité. Une plante est majoritairement constituée d’eau (entre 65 et 85% en moyenne),
Le but du séchage est de stabiliser les principes actifs grâce à la déshydratation, celui-ci stoppe les dégradations enzymatiques qui débutent dès que la plante est coupée, le séchage doit donc se faire rapidement. Idéalement on dit qu’il faudrait que cela soit fait en 5 jours, plus la plante sèche vite, plus elle va concentrer ses principes actifs.

Photo 2 : Jean-Yves place des fleurs au séchage
A la fin du séchage, les feuilles doivent devenir friables, la plante doit se briser et ne plus donner de sensation d’humidité. Les fleurs resteront plus souples au toucher.
Les écorces ou les racines doivent être lavées puis coupées en petits dés ou en tranches fines. Il faut les casser en fin de séchage pour s’assurer qu’elles sont bien « sèches à cœur ».
Il restera en moyenne 10% d’humidité dans la plante.
Le lieu idéal est à l’ombre dans un endroit ventilé et aéré, sain, hors de la poussière et rayons du soleil ; sa température idéale se situe autour de 30°C.

Photo 3 : A la fin du séchage, les plantes sont friables
Le séchage peut se faire, soit en bouquet suspendu la tête en bas (les plantes arbustives ou semi arbustives, lavande, thym, laurier… se sèchent traditionnellement de cette façon), soit en fines couches sur des claies (cadre en bois sur lequel on tend et on fixe une toile, un voile ou un filet. Il est possible de les superposer comme les rayons d’une étagère mais laisser au minimum 15 cm entre chacune) ou à l’aide d’un déshydratateur alimentaire avec un dispositif de séchage à une température maximum de 40°C ou d’un séchoir solaire .
Penser à retourner régulièrement les plantes dans les claies pour avoir un séchage homogène et permettre de vérifier l’humidité.

Photo 4 : Des claies pour le séchage des plantes aromatiques et médicinales
Conservation et stockage
Une fois bien sèches, les plantes doivent être protégées, cela permet de garder leurs propriétés, leurs parfums et leurs couleurs.
On les stocke dans des sacs en papier, des cartons, des récipients alimentaires, des bocaux en verre teinté bien hermétique…tout ça doit être bien fermé, à l’abri de l’air, de la lumière et de l’humidité.
Quand on place des plantes séchées dans des récipients hermétiques, il est indispensable qu’elles soient vraiment bien sèches sinon on a un risque de moisissure donc de mauvaise conservation.
Pensez à bien étiqueter chaque pot avec le nom de la plante et l’année de récolte !
Les fleurs se conservent 1 an, les feuilles et sommités fleuries 18 mois et les racines et écorces de 2 à 3 ans.
Surveillez de temps en temps, certaines plantes sont sensibles à la mite alimentaire qui peuvent réduire en poussière une récolte en quelques semaines seulement.

Photo 5 : Les plantes sont conservées dans des bocaux hermétiques
Autrice : Bérengère Roche, animatrice & formatrice en agroécologie
Super merci beaucoup pour cette fiche. Je vais récolter ma sauge qui est très prolifique cette année