La période de plantation se situe environ entre le début novembre et la mi-mars, quand les arbres ont perdu leurs feuilles et sont en dormances. L’idéal est de planter avant noël pour éviter la plantation en période de gel et permettre aux racines de bien s’ancrer durant l’hiver. Bien sûr, une plantation durant l’hiver et avant les montées de sève est toujours possible. On fait au mieux vis à vis des conditions de son terroir et de ses contraintes personnelles.
Voici les étapes idéales à respecter :
- 🌿 La préparation du terrain
- 🌿 L’achat
- 🌿 Le décompactage et trou de plantation
- 🌿 L’habillage de l’arbre
- 🌿 Le pralinage
- 🌿 La plantation
- 🌿 L’après plantation

Un sureau, issu d’un semis, pouponné par Bérengère
🔹La préparation du terrain quelques mois avant plantation
Si possible, on prépare la zone de plantation quelques mois auparavant. On peut déposer du compost ou du broyat sur la zone, pour occulter la surface du sol. Cela va supprimer les plantes spontanées et ameublir le sol.
🔹L’achat
Les arbres en racine nues sont sensibles au gel et au vent, qui peuvent endommager les racines. La qualité du système racinaire de l’arbre est à regarder en priorité. Vous pouvez garder les arbres en jauge, dans un mélange de sable et de terreau, en veillant à ce que ce mélange reste humide
🔹Décompactage et tour de plantation
Décompacter le sol au niveau du futur trou de plantation et aux alentours pour permettre aux racines de s’étendre facilement. Pour cela on peut utiliser une Grelinette ou une Fourche Bêche.
Creuser au minimum 1.5 fois plus grand que la taille du système racinaire. Si les parois du trou vous paraissent lisses, alors il sera nécessaire de « gratter la zone » pour apporter des aspérités qui faciliteront le passage des racines.
Ameublir le fond à l’aide d’une pioche ou d’une barre à mine pour faciliter le développement des racines.
Veiller à respecter les horizons du sol, sans les mélanger. La couche de terre de surface sera mise de côté et remise en dernier lors de la plantation.
🔹L’habillage de l’arbre
C’est important d’avoir un équilibre entre la partie racinaire et la partie aérienne. Si l’arbre possède trop de branches par rapport à son système racinaire, la reprise de l’arbre au printemps sera impactée et cela risque d’affaiblir le jeune arbre (trop de feuilles qui transpirent par rapport aux capacité des racines à puiser l’eau). Veillez à choisir vos arbres avec de beaux systèmes racinaires.
Si nécessaire on taillera l’arbre avec un sécateur bien aiguisé et propre.
La taille des branches peut aussi se faire juste avant le débourrement du printemps, c’est-à-dire avant l’ouverture des bourgeons. Cela permettra une cicatrisation des tailles plus rapide
Si certaines racines sont cassées ou abîmées, les tailler également. La taille va stimuler la production de nouvelles racines.
🔹Le pralinage, une étape importante pour une reprise vigoureuse de l’arbre
Pour les arbres en racines nues, afin de stimuler l’enracinement et de protéger leurs racines, on trempera les racines dans un mélange appelé « Pralin », c’est le moment du pralinage. Communément on mélange de la bouse de vache fraîche (riche en micro-organismes) avec de l’argile. La bouse de vache n’est pas indispensable. On peut utiliser un mélange de terre (ou d’argile) et de compost mûr, le tout brassé avec de l’eau pour obtenir une solution bien visqueuse qui colle aux racines. Chez Terre & Humanisme, on utilise également un biostimulant qui aide la reprise des arbres, surtout sur sol pauvre ou abîmé : la Litière Forestière Fermentée (ou Lifofer). Cela va permettre aux jeunes arbres d’avoir un microbiote riche autour d’eux dès la plantation, et d’empêcher le développement de pathogènes (effet barrière). Ils pourront ainsi développer des symbioses rapidement avec les micro-organismes du sol.
🔹La plantation
Positionnez l’arbre dans le trou en veillant à ce que le collet ne soit jamais enterré. Le collet correspond à la limite entre la tige et les racines. Soyez vigilant également à ne pas enterrer la zone de greffage si c’est un arbre greffé. La greffe doit rester à l’air libre pour éviter les ambiances humides, sources de maladies. Les racines ne doivent pas rebiquer : elles sont dirigées vers le bas.
On va positionner un tuteurage léger si besoin, du côté du vent dominant, pour éviter que l’arbre vienne taper sur son tuteur. Le tuteur est à retirer durant la deuxième ou troisième année de plantation.
Procéder au remplissage du trou avec la terre ameublie (c’est-à-dire décompactée). En respectant les horizons du sol. Si le terrain est pauvre, mélanger la terre de surface avec du compost mûr (dans les 5 à 20 premiers centimètres, c’est-à-dire la partie aérobie du sol). Cela pour faciliter la croissance de l’arbre pendant ses premières années.
Attention à ne pas enfouir de la matière organique fraîche dans le fond du trou. Dans les années suivant la plantation, du compost peut être amené au-dessus du sol, mais pas en contact direct avec le tronc, pour permettre à l’air de circuler à la base du tronc.
Dans les territoires au climat chaud et sec, faire une cuvette plate autour de l’arbre : un bourrelet de terre haut d’une dizaine de centimètres. Si le terrain est en pente, réalisez une demi-lune. Elle servira à retenir l’eau.
Tasser légèrement, arroser en apportant de l’eau en pluie fine. On chassera ainsi les bulles d’air emprisonnées dans la terre.
Après la plantation, placez un paillis organique (Broyat/Paillage/Foin en couche assez épaisse), ou plantez un couvre sol peu compétitif.
Le paillis a plusieurs utilités :
- 🍂 Il évite la compétition avec les herbes sauvages (graminées),
- 🍂 Il gardera le sol humide (maintien de l’humidité du sol par l’isolation du paillage),
- 🍂 Il protège le sol de l’érosion, du soleil etc.,
- 🍂 Il nourrit la vie du sol…
On peut aussi utiliser des couvertures de sols en feutre de chanvre/laine ou tout simplement du carton.
Durant les 2 premières années on ne laissera pas se développer d’herbes (graminées) autour de l’arbre. En effet, les graminées ont un système racinaire fasciculé qui rentre en forte compétition avec les jeunes arbres. Cependant des plantes couvre-sols peu compétitives sont possibles, comme le trèfle des prés qui de plus apportera de la fertilité au sol via sa capacité de fixation de l’azote atmosphérique.
Quand l’arbre sera plus grand, l’enherbement permanent sera le compagnon idéal de l’arbre : apports de matières organiques, nutrition des microbes du sol, gestion de la porosité du sol, protection des aléas climatiques …
Point de vigilance : Ne jamais couvrir la base du tronc avec le mulch/paillage. Laisser un espace libre de paillage tout autour du tronc (10 cm minimum), pour éviter les risques de pourriture. Cela permet la circulation d’air à la base du tronc.
🔹L’après la plantation
Quelques conseils après plantation :
🌳 Garder un sol frais et humide durant les 2 premières années de la plantation.
Privilégier un arrosage peu fréquent mais en grande quantité, pour favoriser un enracinement profond. Exemple: 50 litres par arbre toutes les 3 semaines en été, l’équivalent d’un bon orage.
🌳 Penser à faire un plan des arbres plantés et retirer les étiquettes en plastique, qui risquent à terme de gêner la pousse des branches par étranglement.
🌳 Pour favoriser la croissance de l’arbre, retirer les fruits durant les 2 premières années.
🌳 Protéger les jeunes arbres contre les canicules d’été qui peuvent faire craquer l’écorce :
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- Toile de jute autour du tronc
- Ombrager les jeunes arbres sensibles au fortes chaleurs (ex: l’Asiminier)
🌳 Protéger l’arbre face à la pression du gibier. Les chevreuils mangent l’écorce ou les jeunes pousses.
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- Manchons de protection, gaine TCP…
- Possibilité d’établir une clôture si la plantation concerne de nombreux arbres.
Bonne plantation !
Arnaud Vens. Jardinier passionné et formateur en agroécologie