Le printemps approche, les plans de jardins sont achevés, nous trions nos semences et achetons celles qui nous manquent ; bref, nous sommes prêts pour les premiers semis. Nous nous projetons sur les futures cultures et se pose déjà la question : « que ferais-je pour soigner mes plantes si une maladie ou un ravageur vient chambouler mes plans ? »

Recours aux pesticides de synthèse ? Efficaces, mais dangereux et avec des conséquences néfastes pour la vie du sol et la faune.

Les préparations naturelles ? Peu connues et est-ce vraiment efficace ? Gros dilemme qui nous laisse un arrière-goût d’angoisse !

Et pourtant ! Regardons le problème de plus près, mais en prenant du recul :
Seules les plantes les plus faibles sont sensibles aux maladies et aux attaques de phytophages (faune végétarienne).

 

Les principales causes de cette faiblesse sont :
-une mauvaise gestion des matières organiques (fumiers, composts, engrais verts, paillages) et des rotations
-une mauvaise gestion de l’arrosage (trop ou trop peu)
-des variétés inadaptées au climat de la saison (semis trop précoces au printemps, variétés sensibles à la chaleur l’été)

 

Et plus spécifiquement :
-Pour les maladies : un travail du sol trop brutal ou fait au mauvais moment (sol sec ou trop humide) qui perturbe l’activité biologique du sol, nuisant ainsi à la bonne alimentation de la plante
-Pour les insectes ravageurs : un manque de biodiversité sauvage et cultivée autour des cultures ; un écosystème qui accueille très peu les auxiliaires
Les maladies et les ravageurs sont des indicateurs du dysfonctionnement des agrosystèmes (jardins, cultures) perturbés. Ils sont nos alliés pour nous aider à comprendre ce que nous avons mal fait. La nature nous enseigne sans cesse.

En agroécologie, nous portons un grand soin à l’écosystème autour de nos cultures et à l’alimentation de notre sol. Les pratiques agroécologiques bien menées permettent aux plantes de croître dans un milieu qui leur convient. Des plantes saines dans un sol sain sont résistantes aux maladies et moins appétentes pour les ravageurs.

Mais la perfection n’est pas de ce monde, nous ferons toujours de petites erreurs que nous apprendrons à corriger. Le climat fluctue, une année n’est jamais semblable aux précédentes, il y a donc des aléas que nous ne pouvons gérer entièrement.
Pour cela, les traitements à base de plantes et matières naturelles (tisanes, décoctions, macérations, extraits fermentés autre fois appelés « purins ») nous seront une aide précieuse. Nous travaillerons avec ceux-ci surtout en préventif pour renforcer le système de défense de la plante, que ce soit avec des extraits fermentés (compléments alimentaires) ou des préparations qui réveillent les réactions de défense de la plante. Quand cela s’avère insuffisant, il y a aussi des préparations naturelles biocides qui sont très efficaces si les conditions d’infestation ne sont pas trop fortes.

A l’impossible, nul n’est tenu. Il y aura toujours de petits problèmes imprévus, mais nos pratiques agroécologiques auront remédié à plus de 90% aux problèmes récurrents.

Pour les moins de 10% restants, la diversité des cultures et des variétés cultivées compensera les quelques pertes occasionnées par les aléas de l’année. Nous travaillons avec la vie, avec tous les êtres vivants de notre agrosystème, il est donc logique de leur laisser une petite part de nos récoltes, c’est la part aux anges.

 

Valo Dantinne, jardinier, formateur, expérimentateur au sein de Terre & Humanisme

 

Pour en savoir plus : Comment préparer un extrait fermenté de consoude ?

Pin It on Pinterest