Fred nous donne ses conseils pratiques pour débuter le mois de septembre au potager.

 

Fin de la saison estivale, que faire au jardin au mois de septembre ?

La fin de la saison estivale marque également la conclusion des cultures d’été au jardin. Le mois de septembre est une période de transition, laissant place aux nouvelles cultures automnales. Il est temps de commencer à nettoyer les planches qui étaient en production.

Au Mas de Beaulieu, nous en profitons pour recycler les anciennes cultures en compostage direct, par la méthode des lasagnes : nous réalisons un compostage en andain, en superposant les résidus de cultures, les restes de paillage, et une généreuse couche de fumier de cheval pour couronner l’ensemble. Pour en savoir plus sur le processus de compostage, nous vous invitons à consulter les 4 règles d’or du compost dans notre article dédié.

Pour décompacter et revitaliser les sols, il est conseillé d’aérer légèrement la terre à l’aide d’une grelinette, puis de l’homogénéiser avec un croc.

À l’automne, il est possible (mais optionnel) d’ajouter du compost, entre 3 et 6 kg/m², afin d’enrichir le sol. Cela dépendra de l’état de votre terre et de la date des derniers apports. Pour mieux comprendre la nature de votre sol, nous vous invitons à lire notre article dédié.

Une fois votre planche de culture prête, vous pourrez semer ou planter vos cultures d’automne et d’hiver. Dès septembre, il sera temps de semer les premiers radis, salades d’hiver, choux, roquette, épinards, carottes d’hiver, navets et du mesclun. À partir d’octobre, vous pourrez échelonner les semis de mâche tout en poursuivant ceux de radis.

Pour optimiser la production, en agroécologie nous recommandons d’associer les cultures, c’est-à-dire de cultiver plusieurs espèces différentes au même endroit et au même moment. Durant l’automne et l’hiver, les apports solaires sont moindres, on laissera plus d’espace entre les légumes par rapport à l’été. L’objectif est d’augmenter la productivité du potager tout en respectant l’équilibre naturel. Il existe deux principaux types d’associations :

  • Les associations allélopathiques : en poussant, certaines plantes ont une influence positive ou négative sur leurs voisines. En exploitant ce phénomène, vous pouvez améliorer vos récoltes. Par exemple, dans nos jardins en saison estivale, nous associons les tagètes aux tomates. Les tagètes produisent des substances au niveau de leurs racines qui repoussent les nématodes, des ravageurs qui s’attaquent aux racines des tomates.
  • Les associations « dans le temps et dans l’espace »: toutes les plantes ne poussent pas à la même vitesse et n’ont pas les mêmes besoins en termes d’espace, que ce soit sous terre ou en surface. Un choix judicieux permet au jardinier de maximiser l’utilisation des ressources. Par exemple, nous cultivons des radis roses et des choux ensemble : le temps que les choux se développent, les radis, à croissance rapide, peuvent être récoltés bien avant.

Nous avons rédigé un article dédié aux associations de culture à découvrir ici.

Si vous ne cultivez pas votre planche de culture, le mois de septembre est souvent associé à l’utilisation d’engrais verts, une technique agroécologique clé pour restaurer et maintenir la fertilité pendant la pause hivernale. C’est l’un des piliers de notre approche agroécologique pour garantir de futures bonnes récoltes. L’idée principale consiste à semer un couvert végétal qui, dans un premier temps, protège le sol de l’érosion et du lessivage, tout en maintenant un sol vivant grâce au réseau racinaire des engrais verts. En produisant de la photosynthèse, ces plantes libèrent des sucres et des glucides au niveau de leurs racines, attirant ainsi une multitude de micro et macro-organismes, essentiels à la santé du sol. Soigner son sol toute l’année est une des bases de l’agroécologie.

Le deuxième grand avantage des engrais verts est la relance de la fertilité. Juste avant leur floraison, il est recommandé de faucher et hacher la biomasse produite, puis de l’étaler sur la butte de culture tout en laissant les racines intactes. Ensuite, il suffit d’occulter la biomasse avec du carton, un épais paillage ou, idéalement, une bâche noire pour couper la lumière et favoriser une bonne décomposition.

Après 4 à 6 semaines, vous pourrez retirer l’occultation, décompacter et aérer légèrement le sol afin de préparer la prochaine production de légumes.

En automne, dans les jardins du Mas de Beaulieu, nous semons un engrais vert d’hiver non gélif. Nous privilégions un mélange gagnant de seigle d’hiver, vesce d’hiver et féveroles, qui revitalise de manière optimale la fertilité de nos sols pendant la saison froide.

Pour découvrir le rôle des engrais verts, vous pouvez consulter notre article “les engrais vers : quésaco ?”, ou cet autre article sur comment réussir ses engrais verts d’été.

 

Pour se préparer à l’automne, apprendre à gérer une butte de culture de A à Z et mettre en pratique les conseils des jardinier·ères de Terre & Humanisme, n’hésitez pas à vous inscrire à notre formation en présentiel “Réussir son potager agroécologique” 

 

Article rédigé par Fred, jardinier-formateur chez Terre & Humanisme

Pin It on Pinterest